Le principal reproche que l'on fait généralement à un bridge, c'est sa mauvaise gestion des hautes sensibilités et le manque de luminosité de son zoom en télé-objectif. Panasonic se propose donc de régler ses deux problèmes d'un coup puisque son nouveau bridge haut de gamme, le FZ200, disposera d'un zoom à ouverture constante. Nul besoin de jouer de la sensibilité à fond de focale puisque l'on disposera aussi d'une ouverture lumineuse. Le FZ150 était déjà un très bel appareil, le FZ200 semble nous rapprocher du "Saint Graal". Nous verrons, dans ce test, s'il tient toutes ses promesses.
Accumulateur Lithium ion 7.2v - 540 vues (source Panasonic)
Dimensions
125.2 x 86.6 x 110.2 mm
Poids
588g (avec batterie et carte SD)
Petite vidéo du déballage
Bundle
Câble USB,
Chargeur DE-A80A
Batterie DMW-BLC12E
2 CD contenant les logiciels et le manuel utilisateur,
Mode d'emploi de base "ultra-light",
Dragonne,
Bouchon d'objectif,
Pare-soleil
Présentation
Renouveler sa gamme n'est pas chose facile. Certains constructeurs misent sur des zooms énormes (Nikon P510) alors que d'autres se contentent de changer de capteur (Sony HX200v). Le FZ150 a remporté tous les suffrages, notamment grâce à son capteur très efficace. Alors que faire ? Comment attirer les nouveaux utilisateurs et susciter chez les anciens l'envie de changer d'appareil ? Panasonic a trouvé la solution en nous permettant de venir à bout des principaux handicaps des bridges :
un zoom peu lumineux en télé-objectif,
des hautes sensibilités pas toujours exploitables tant l'image est dégradée.
Comment ? Tout "simplement" en nous proposant un zoom à ouverture constante f/2.8 sur l'ensemble de la plage focale. Ouvrir à f/2.8 à 600 mm relevait du domaine du rêve jusqu'ici. Avec le FZ200, c'est chose faite. Pour ceux qui connaissent un peu la photo, c'est près de 2 diaphragmes de gagnés en télé-objectif et donc, 2 étapes de sensibilité gagnées pour obtenir la même vitesse que son prédécesseur. Petite explication : si sur le FZ150, j'étais à 1/400s à 600mm et f/5.2 à 800 ISO, sur le FZ200, j'obtiendrais à peu près la même vitesse mais à 200 ISO. On voit très bien l'impact positif sur la qualité des images puisque le bruit restera mesuré.
Mais ce n'est pas la seule évolution puisqu'un autre handicap des bridges (un viseur mal défini) est comblé sur le FZ200. Ce nouvel EVF possède désormais 1,3 millions de points soit une définition 6 fois plus élevée que sur le FZ150 ! L'écran LCD reste lui identique au modèle précédent avec une résolution de 460 kpixels et une articulation complète (latérale et verticale). Haut de gamme oblige, le FZ200 conserve l'enregistrement au format brut RAW. Le logiciel "Silkypix Developper Studio 3.1 SE" est fourni afin de pouvoir tirer le maximum de ses clichés. Il peut également enregistrer des vidéos Full HD 1080p à 50 images par seconde et dispose d'un mode "Super-ralenti" à 200 images par seconde.
Le FZ200 change également de batterie et troque la DMW-BMB9E de 7.2v à 895 mAh pour une DMW-BLC12E de 7.2v pour 1200 mAh. L'autonomie passe ainsi de 410 photos pour un FZ150 à 540 photos sur le FZ200.
Accessoires disponibles
Le FZ200 conserve l'exceptionnelle évolutivité de son prédécesseur. Il est compatible avec une très large gamme d'accessoires Panasonic ou autres : flash cobra, filtre, télécommande ou encore micro externe permettront à l'utilisateur de pouvoir compléter son matériel s'il est désireux d'évoluer dans sa pratique photo ou vidéo.
NOTA : Attention, l'adaptateur pour bonnette (close-up) et télé-objectif a changé pour le FZ200 : ça n'est plus le DMW-LA5 mais le DMW-LA7.
Bien que l'aspect du boîtier reste familier, ce FZ200 prend un peu d'embonpoint par rapport au FZ150 avec un boîtier plus haut, plus profond et un peu plus large. Cela tend à rendre le bridge Panasonic un peu plus sérieux que son prédécesseur bien que les matériaux utilisés laissent toujours une impression de "jouet". Ces dimensions supérieures justifient un alourdissement de 60 grammes qui fait tutoyer les 600 grammes au FZ200 à pleine charge (carte SD et batterie). La poignée gagne en profondeur ce qui améliore la prise en mains, mais le caoutchouc utilisé est un peu trop rigide et s'apparente trop à du plastique; il peut s'avérer glissant en atmosphère humide.
Sur le fût de l'objectif, on retrouve le report de la commande de zoom ou de MAP manuelle. Bien que pratique, si on lui affecte la commande de mise au point manuelle, puisqu'il permet de contrôler zoom et mise au point simultanément, son utilisation n'est pas des plus intuitive et ne remplacera pas une bague de mise au point manuelle. C'est sans doute le plus gros "reproche" que l'on peut faire au FZ200, alors que Fujiflm persiste et se démarque grâce à cette bague manuelle mécanique. Il est probable que Panasonic ne souhaite pas venir titiller sa gamme hybride avec un appareil qui, finalement, ressemblerait beaucoup à un Gx. A côté de cette commande, on retrouve le sélecteur de mise au point qui permet de passer aisément de l'autofocus standard ou macro à la mise au point manuelle. Associé à ce sélecteur, on retrouve un bouton « Focus » permettant de :
forcer l'autofocus en mise au point manuelle,
activer le suivi de sujet en mode automatique (iA, modes scènes),
choisir la position et la taille de la zone AF si cette dernière est réglée sur « spot ».
Ces commandes de sélection de la MAP sont non seulement bien situées puisqu'elles tombent sous le pouce lorsque l'on soutient l'appareil, mais aussi extrêmement pratiques car elles permettent nombre d'actions rapides sur la MAP sans avoir besoin de recourir au menu.
LCD
L'écran LCD du FZ200 reprend les caractéristiques de celui des précédents modèles, à savoir une résolution de 460 kpoints et une mobilité totale bien pratique pour les situations de shoot difficiles ou, simplement, l'auto-portrait. Il possède des angles de vision très importants et un réglage automatique de la luminosité. Mais, à titre tout à fait personnel, je tiens à saluer l'effort de Panasonic pour nous offrir des menus clairs et des pictogrammes qui cessent de ressembler à une partie de Space Invaders ! Un graphique ouverture/vitesse s'affiche lors du changement d'un des paramètres et offre une vision assez claire des plages disponibles. Ce LCD se retourne complètement pour plus de sécurité lors du transport (si on n'oublie pas cette manoeuvre ...).
Viseur
Le très haut de gamme X-S1 et le plus abordable HS30EXR de Fujiflm avaient ouvert la voie aux viseurs haute définition. Nombreux sont les utilisateurs qui pestent devant des viseurs de définition plus que médiocre et qui n'ont pas évolué depuis près de 10 ans. Un appareil haut de gamme se doit d'offrir plus qu'un simple œilleton. Panasonic l'a enfin compris et intégré puisque le viseur du FZ200 fait désormais 1 312 000 points, soit une résolution 6.5 fois plus importante que sur la majorité des bridges actuels. Il est bien contrasté et ne se bloque pas comme sur le HS30EXR lors de la MAP. Son seul défaut : sa taille. Il reste assez petit surtout comparé au viseur du X-S1 qui est, à mon avis, la norme vers laquelle les constructeurs devraient tendre. Il ne bénéficie pas, non plus du système "eye-start" (qui bascule automatiquement viseur/LCD lorsque l'on porte l'œil au viseur) comme les HS30EXR et HX200v et doit se contenter d'un bouton de permutation EVF/LCF. Dommage. A noter qu'il est impossible de basculer la visée vers le LCD lorsque celui-ci est en position de repos : rassurant.
Boutons supérieurs
La partie supérieure du FZ200 a été complètement repensée par rapport au FZ150 et reçoit de nouvelles touches :
La molette de navigation des modes abandonne l'accès direct à certains mode scènes pour devenir plus experte. Elle dispose bien évidemment des modes semi-automatiques (P, A, S), du mode manuel (M) et du mode automatique iA. L'accès aux modes scènes (17+3D) et aux modes créatifs (14) se fait directement via un mode dédié : c'est beaucoup plus pragmatique.
Le FZ200 dispose de 4 modes personnalisés : l'un est accessible directement par le mode C1, les trois autres sont selectionnables dans le mode C2. N'importe quel mode ou réglage peut y être mémorisé via le menu "Mémorisation des réglages personnels". On peut, par exemple, programmer le C1 pour un accès rapide au RAW+JPEG et des modes créatifs dans les trois modes du C2. Tout bonnement parfait. Le dernier mode accessible est le mode vidéo personnalisé. Il autorise une liberté totale sur les enregistrement vidéo. Les modes PASM sont accessibles et réglables de la même manière qu'en mode photo; idéal pour affiner sa créativité. La vidéo haute vitesse trouve enfin sa place au sein de ce mode vidéo.
Le sélecteur de rafale de 2i/s à 12i/s en 12 Mpixels maximum et jusqu'à 60 i/s en 2.5 Mpixels. Un mode de rafale au flash est aussi disponible (environ 1 image/seconde).
Souvent absent des bridges concurrents, l'AF continu est disponible pour les vitesses 2 i/s et 5.5 i/s. Le mode 2.2 i/s permet de shooter en permanence sans baisse significative de rythme. Le mode 5,5 i/s ralentit une fois le buffer rempli mais continue à shooter à un rythme moins soutenu qui dépendra de la rapidité de la carte SD utilisée. Le FZ200 conserve l'aspect « multitâches » déjà relevé lors des tests des précédents FZ1xx : l'appareil ne prend pas le temps d'enregistrer toute la rafale et redonne quasi-instantanément la main pour re-shooter. C'est troublant car si on retente une rafale immédiatement, le FZ200 n'enregistre que quelques images (place libre dans le buffer). Mais c'est diablement pratique car on peut re-paramétrer l'APN pour une prochaine photo sans attendre. Nota : généralement on trouve les fonctions "bracketing" (expo, BdB, ...) dans le sélecteur de rafale. Sur le FZ200, il faut en passer par le menu pour démarrer le bracketing d'exposition sous l'appellation "Prise de vue rafale". A mon sens, une aberration ergonomique.
Le bouton d'enregistrement vidéo qui permet de démarrer un film quel que soit le mode sélectionné. Les modes créatifs peuvent ainsi, très facilement, être "filmés". Il convient toutefois de bien connaître l'impact de ces modes sur la vidéo à venir. Par exemple, le mode miniature accélère l'image filmée.
Le bouton de mise en route reprend celui qu'on trouve sur les Gx ce qui permet de faire de la place pour un bouton supplémentaire.
Cette place est occupée par un des 3 boutons paramétrables du FZ200 : la touche Fn1. Elle permet d'y affecter une fonction parmi 13 (iDynamique, Mode de mesure, ...) pour une personnalisation totale de son appareil.
Nota : cette touche permet de rattraper "en partie" l'erreur citée plus haut puisqu'on peut lui affecter le bracketing d'exposition.
La commande de zoom et le déclencheur. A noter que la commande de zoom permet de sauter de page en page lorsque l'on accède au menu pour une navigation plus rapide.
Boutons arrières droits
A l'arrière de l'appareil, on note quelques changements par rapport au modèle précédent :
le décalage de la touche de permutation EVF/LCD laisse apparaitre une nouvelle touche programmable Fn3. On peut y affecter de nombreuses fonctions à l'instar de la touche Fn1.
la touche AE/AF LOCK peut également être utilisée comme touche programmable Fn2. Par contre n'y sont affectables que trois fonctions : le réglage de la puissance du flash, le bracketing d'exposition et le choix de la commande du report de zoom (zoom ou MAP).
le trèfle de sélection permet, classiquement, de se promener dans les menus mais se comporte aussi en raccourci lors des prises de vues. On y trouve le réglage de l'autofocus (Spot, zone, suivi, visages), le réglage de la sensibilité, le réglage de la balance des blancs et le retardateur.
La touche de lecture se retrouve déplacée à côté du viseur.
La touche QMenu/Supression conserve sa position. Malgré les touches programmables, ce menu rapide est toujours très utile car il permet de balayer rapidement les principaux réglages qui n'ont pas de touche de raccourci dédiée comme la balance des blancs ou la sensibilité.
La touche Display permet de modifier l'affichage, aussi bien en prise de vue qu'en lecture. Elle autorise également la modification de certains paramètres lors de l'utilisation des modes créatifs.
Nota : cette touche DISP, bien que relativement fine, se retrouve souvent juste sous la jonction de la première phalange du pouce lorsque l'on tient l'appareil. Il arrive donc que l'on appuie dessus par erreur. Heureusement que son impact est négligeable puisqu'il ne change que l'affichage.
La molette arrière sert principalement à modifier les réglages ouverture/vitesse (mode PASM). Elle est cliquable pour naviguer dans certains réglages comme, par exemple, la compensation d'exposition dans les modes PAS ou permuter ouverture et vitesse en mode M. Elle permet aussi d'accéder à certains menus pour modifier les réglages (QMenu par exemple) ou plus simplement de faire défiler le menu de réglage plus rapidement qu'avec le trèfle de sélection.
Astuce : La molette permet, dans certains modes (IA, créatifs, ...) d'ouvrir un réglage pompeusement appelé "Contrôle de Perte de Focalisation". Derrière cette dénomination barbare se cache tout simplement le réglage de l'ouverture.
Stockage & Alimentation
Au-dessous de l'appareil, on retrouve le pas de vis pour trépied ainsi que la trappe d'accès à la batterie et la carte mémoire. On notera que le pas de vis pour trépied n'est pas dans l'axe optique mais décalé, sans doute pour mieux correspondre au centre de gravité du FZ200. La batterie du FZ200 est une Li-Ion de 1200 mAh pour 7.2v DMW-BLC12E. Elle se recharge en 2 heures grâce au chargeur fourni. Donnée pour une autonomie très confortable de 540 photos, elle a tenu près de 1000 photos lors de mes essais; remarquable. Il sera néanmoins plus confortable d'investir dans une seconde batterie. L'accès à la carte mémoire se fait par la même trappe que la batterie. Il n'y a que lors de l'emploi d'un trépied que cette position peut s'avérer gênante puisque la trappe d'accès à la batterie est alors condamnée ce qui oblige à démonter le trépied pour retirer la carte.
Connectique
Une trappe caoutchoutée située sur le côté droit de l'appareil cache :
prise mini-HDMI pour la connexion à un téléviseur haute définition,
prise AV/OUT au format propriétaire permettant la connexion AV,
prise USB 2.0 au format propriétaire pour la liaison avec un ordinateur ou une imprimante PictBridge.
Une autre trappe située sur le côté gauche cache une prise mini-jack (2.5 mm) permettant la connexion d'une télécommande ou d'un micro externe stéréo (cf les accessoires).
Flash
Le FZ200 dispose bien évidemment d'un flash intégré (NG10) dont la sortie s'effectue grâce à un petit levier sur la gauche du flash. Il peut également recevoir un flash externe TTL (cf les accessoires) pour gagner en puissance et en modelage de la lumière (bounce).
Au dessus du flash on peut distinguer les 2 micros stéréo du FZ200.
Courbe des ouvertures maximales en fonction de la focale
No comment ...
Courbe des distances minimales de Mise au Point (AF)
Voici la courbes des distances minimales de mise au point relevées sur le FZ200 en mode normal et en mode Macro.
Le protocole est simple, je commence collé au sujet et je recule jusqu'à pouvoir faire la MAP plusieurs fois de rang. Pas de réglages particuliers par ailleurs.
La courbe du FZ200 colle à la perfection à celle de son prédécesseur. Ce nouvel appareil n'a donc pas perdu ses qualités pour la macro. Il reste cependant un peu moins performant dans ce domaine qu'un HS30EXR qui affiche des distances minimales très faibles (voir ICI).
Amplitude du zoom optique + numérique "intelligent"