| Depuis plus d'un an, le marché du bridge est plutôt calme avec un FZ200 chapeautant fièrement le segment et, jusqu'ici, resté sans concurrence. Mais Sony et Olympus ont décidé de venir chasser sur les terres du bridge Panasonic en sortant l'artillerie lourde. Sony a dégainé le premier avec un bridge très, très (trop ?) haut de gamme : le RX10. Puis c'est au tour d'Olympus de proposer son "bridge" : le Stylus 1. Petit point sur ces appareils au travers d'un face à face.
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Commençons par annihiler toute velléité de contestation concernant l'attribution de la catégorie bridge au Stylus 1 :
- Primo : il n'existe aucune définition précise de ce qu'est un bridge. L'origine du terme semble être purement commerciale et traduit le "pont" représenté par cette catégorie entre les reflex et les compacts. La donne a quelque peu changé depuis l'arrivée des hybrides, plus propices à représenter ce "pont" puisqu'il affichent une qualité d'image proche d'un reflex tout en restant relativement compact. Etant plutôt d'accord avec la définition disponible sur Wikipédia, je place donc cet appareil dans la catégorie des bridges.
- Deuzio : pour preuve, lors de l'annonce de la sortie du Stylus 1, un site sur deux (à la louche) parlait de bridge ou de compact expert.
- Tertio : en fait on s'en moque ! A chacun de placer cet appareil dans telle ou telle catégorie, l'essentiel étant qu'il convienne à son utilisateur !
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| PRINCIPALES CARACTERISTIQUES |
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Caractéristique |
SONY RX10 |
OLYMPUS STYLUS 1 |
Avantage (théorique) |
Capteur |
EXMOR Cmos |
CMOS BSI |
- |
Taille |
1" (13.2mm x 8.8mm) |
1/1.7" (7.4mm x 5.6mm) |
SONY |
Définition |
20.1 Mpixels |
12 Mpixels |
SONY |
Optique (eq. 24x36) |
24-200 mm - f/2.8 |
28-300 mm - f/2.8 |
(1) |
Ouverture (max-min) |
f/2.8 - f/16 |
f/2.8 - NC |
Olympus (cf dessous) |
Sensibilité |
125 - 12800 ISO |
100 - 12800 ISO |
Ex aequo |
Filtre ND intégré |
Non |
Oui |
Olympus |
Stabilisation |
Optique |
Optique |
Ex aequo |
Autofocus |
Detection de contraste |
Detection de contraste |
Ex aequo |
Nombre de points AF |
25 |
35 |
Ex aequo |
MAP Mini (GA - Télé) |
NC |
10 cm - 80 cm |
- (2) |
MAP Mini en macro |
3 cm - 30 cm |
5 cm |
- (3) |
Rafale |
10 i/s |
7 i/s |
SONY |
Obturateur |
1/3200s - 30s |
1/2000s - 60s |
SONY |
Synchro Flash |
NC |
1/500 |
- (4) |
Viseur |
0.39" - x0.7 - 1.44 Mpoints |
NC - x1.15 - 1.44 Mpoints |
Olympus |
LCD |
3" - 1290 kpoints |
3" - 1040 kpoints |
Ex aequo |
Inclinable - Tactile |
Oui - Non |
Oui - Oui |
Olympus |
Vidéo |
1080p - 60 i/s |
1080p - 30 i/s |
SONY |
RAW |
Oui |
Oui |
Ex aequo |
WiFi |
Oui |
Oui |
Ex aequo |
GPS |
Non |
Non |
Ex aequo |
Construction |
Alliage de magnésium |
Alliage de magnésium |
Ex aequo |
Autonomie |
420 photos / 210mn Vidéo |
NC |
- (5) |
Dimensions (L x H x P) |
129 x 88.1 x 102.2 mm |
116.2 x 87 x 56.5 mm |
Olympus |
Poids (batterie et carte inclus) |
813 g |
402 g |
Olympus |
Prix |
1199 € |
599 € |
Olympus |
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| (1) - Difficile de déterminer un vainqueur : l'un est plus grand-angle (le RX10 avec 24 mm), l'autre propose un zoom plus puissant (le Stylus 1 avec 300 mm et un zoom x10.7). Chaque futur utilisateur devra déterminer la plage focale qui lui conviendra le plus. (2) - Sans la valeur du Stylus 1 en téléobjectif, impossible de trancher. (3) - Source dpreview.com, Valeur non communiqués pour le RX10. Mais 1/500s est déjà une valeur particulièrement élevée, même pas atteinte par les reflex professionnels ! (Obturation électronique ?) (4) - Valeurs non communiqué par Olympus
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| | Sony RX10 |
| | Olympus Stylus 1 |
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| | Au premier abord, le Sony RX10 ressemble à un bridge classique : un boîtier imposant, disposant d'une prise en main proche d'un reflex. On y retrouve les même organes que sur les bridges haut de gamme : molette de sélection (avec les modes PASM), griffe pour flash, molettes de réglages, etc ... Il y a pourtant quelques détails qui permettent de voir que l'on a pas à faire avec un bridge classique :
- la bague de diaphragme (sélection de l'ouverture). Du jamais vu sur un bridge,
- le LCD de report des réglages sur le dessus de l'appareil,
- un objectif à motorisation ultra-sonique SSM avec bague de MAP et de zooming,
- le sélecteur de mode de mise au point : simple ou continue avec retouche du point manuelle (DMF) et manuelle,
- une molette de correction d'exposition accessible directement au dessus de l'appareil,
- la nouvelle griffe ISO Sony avec connecteur spécifique pour accessoires.
Terminons par la protection du boîtier, construit du boîtier en alliage de magnésium et renforcé par de nombreux joints d'étanchéité.
Il n'y pas à hésiter, on est bien face à un boîtier expert. |
| | Il faut bien reconnaître que, bien que je le place dans la gamme des bridges, le Stylus 1 ressemble beaucoup à l' OM-D E-M5. Sa forme et ses dimensions sont très proches. Mais les similitudes restent d'ordre esthétiques, nous verrons dans le paragraphe suivant que l'électronique diffère quelque peu. Le Stylus 1 propose une prise en mains tout à fait convenable et de dimensions assez compactes rendant cet appareil particulièrement nomade et facile à ranger. Le viseur hérité de l'OM-D E-M5 fait partie de ce qui se fait de mieux. Appuyé par l'écran LCD de bonne taille, bien défini et tactile, le Stylus 1 devrait être très polyvalent. A noter, son cache objectif rétractable astucieux. Contrairement au RX10, le Stylus 1 ne dispose que d'une seule molette de contrôle. Mais la bague multifonctions située autour de l'objectif fonctionne comme sur le XZ-2 et permet, grâce au levier situé à l'avant du boîtier, de permuter entre le réglage de l'ouverture et la MAP manuelle. |
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| | L'électronique et l'optique |
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| Le RX10 hérite de l'excellent capteur 1" du RX100 et du nouveau processeur Bionz X qui équipe les hybrides plein format A7 et A7r. Un couple qui laisse présager de bien belles images et une réactivité de premier ordre. Côté optique, c'est du haut de gamme : un 24-200 mm à ouverture constante f/2.8 signé Carl Zeiss et à motorisation ultra-sonique. De quoi contenter les plus exigeants. Une ouverture f/2.8 et un grand capteur offriront-ils, enfin, la maîtrise de la profondeur de champ que beaucoup attendait sur un bridge ? Les tests à venir permettront sans doute de répondre à cette question. |
| | Le Stylus 1 reprend le capteur du compact expert d'Olympus, le XZ-2 : un 1/1.7" rétro-éclairé de 12 Mpixels; S'il peut faire pâle figure par rapport à celui du RX 10, il convient de noter qu'il est correctement dimensionné : pas de surpixelisation "marketing". Olympus joue la sécurité et c'est tant mieux. Si le Stylus 1 à hérité du look de l'OM-D E-M5, il lui à aussi emprunté une partie de son électronique : viseur et processeur. Deux "organes" qui étaient déjà très bon sur l'hybride Olympus. Côté optique, bien que moins grand angle que celle du RX10, le 28-300mm f/2.8 d'Olympus offre une belle polyvalence. A noter la présence d'un filtre ND intégré qui devrait compenser la faible vitesse maximale de l'obturateur (1/2000s) lors de l'utilisation des grandes ouvertures. On remarquera également qu''Olympus a abandonné la stabilisation 5 axes par le capteur au profit d'une stabilisation optique. Un choix surprenant. |
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| | Le RX10, de par son capteur, devrait fournir les meilleures images et un bokeh plus prononcé que le Stylus 1. Mais à quel prix ! Pour acquérir un RX10 il vous en coûtera la bagatelle de 1200€ ! Un prix "légèrement" élevé pour un bridge. A ce tarif, on peut aisément se dégoter un reflex équipé d'une focale lumineuse. Certes la focale sera moins élevée mais le capteur nettement plus grand (sensibilité, PDC, ...) et les performances de l'autofocus plus élevées. |
| | Olympus propose son "bridge" haut de gamme à un tarif nettement plus raisonnable que celui du RX10. A près de 600€, il aura tout de même en face de lui quelques concurrents plus abordables bien installés sur le marché, notamment le Panasonic FZ200 qui tient la première marche du podium depuis plus d'un an. Certes, le Stylus 1 de par ses caractéristiques expertes et son viseur supérieur ne s'adresse pas forcément au même public, mais nul doute qu'il devrait faire partie des différentes alternatives lors du choix d'un bridge un peu haut de gamme. Reste à voir si ses performances lui permettront de détrôner le roi Panasonic.
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| | Conclusion | Le RX10 est destiné à des utilisateurs avancés qui ne veulent pas s'encombrer de tout leur attirail photographique. Le Stylus 1 ... aussi (dixit Olympus) ! Alors lequel choisir ? Je pense que ces deux boîtiers sont aussi différents que similaire et, à mon avis, c'est principalement "la sélection naturelle" qui fera son travail : le budget. Il est clair que seuls les plus fortunés d'entre-nous pourront s'offrir ce joyaux. Bien que le Sony soit très séduisant, j'émets tout de même de grosses réserves quant à son succès commercial. Fujifilm a déjà tenté une incursion dans le haut de gamme avec le X-S1 sans grand succès. Et ce dernier coûtait 500€ de moins que le RX10 ! Le Stylus 1 pourrait bien créer la surprise avec une appareil polyvalent et plutôt compact au tarif beaucoup plus raisonnable. Reste à voir ce que valent ces appareils sur le terrain. |
| | | | | | Epilogue | Je me suis amusé à comparer les clichés de test des différents boîtiers disponibles sur le site d'Imaging-Ressource. Je ne peux malheureusement pas montrer ces images ici pour des raisons de copyrights et c'est tout à fait normal. L'intérêt de ces images, c'est de disposer de prises de vues dans les mêmes conditions (ou très proches) d'une même scène. En téléchargeant les images en pleine résolution, on peut alors les imprimer ou les comparer entre elles. Personnellement, je les redimensionne en A4, 300 dpi, puis je les compare.
J'ai donc utilisé nos deux protagonistes pour les comparer entre-eux et le FZ200, le meilleur bridge du moment.
Les résultats sont surprenants :
Logiquement, le RX10 offre la meilleure image et un bruit très discret jusqu'à 1600 ISO. Une valeur qu'on retrouve sur les reflex APS-C. Donc, de belles performances. Le Stylus 1 est à la traîne. Non seulement le piqué est assez nettement inférieur à celui du Sony, mais le bruit devient visible dès 400 ISO et gênant entre 800 et 1600 ISO selon le tirage que l'on souhaite obtenir. Vu la différence de taille de capteur, "normal", allez vous me dire. Mais ce qui est encore plus surprenant c'est que le FZ200 avec son "microscopique" capteur 1/2.3" daté de plus d'un an fait presque jeu égal avec le Stylus 1 jusqu'à 1600 ISO et n'est pas si loin à 3200 ISO ! Alors oui, les images du Stylus 1 montrent un peu plus de détails ; mais il faut bien reconnaître que, lors de la question du choix, cette différence minime devrait être prise en considération. Pourquoi se priver d'un grand-angle plus important et d'une focale plus longue ?
Il faut tout de même raison garder. Ceci n'est qu'un primo-constat. Les images d'Imaging-Ressources ont peut être été réalisées avec un appareil de pré-série et le Stylus 1 dispose d'autres atouts de poids : son encombrement et un viseur très supérieur.
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