Présentation de l'Olympus SP-100EE - Un bridge pour sniper ?



 

Cela fait maintenant 5 ans qu'Olympus ne nous avait pas proposé de bridge avec viseur, le dernier étant le SP-590UZ sorti début 2009. Depuis, le fabricant japonais s'est concentré sur les hybrides en délaissant le segment des bridges alimenté régulièrement par les SP-8xx sans grand intérêt. Après une année en demi-teinte pour les hybrides, Olympus daigne sortir de sa politique commerciale en sortant un bridge un peu particulier. En effet, s'il ressemble à de nombreux modèles du marché, le SP-100EE est doté d'une particularité unique : un viseur reflex. Attention, pas une visée reflex comme on l'entend en photographie, mais un viseur reflex (point rouge, dot sight, ...) comme ceux qui équipent les armes de guerre. Bridge pour sniper ? Simple gadget pour fan de Call Of Duty ? Petit avis personnel dans cette présentation.
Cliquez pour agrandir l'image

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES

  • Optique Olympus - f/2.9-f-6.5
  • Zoom x50 : 24-1200mm (équivalent 24x36)
  • Capteur 16 megapixel CMOS rétro-éclairé
  • Nouveau processeur TruePic VII (comme sur l'OM-D E-M1)
  • Rafale à 7 i/s
  • Viseur Electronique de 920 kpoints
  • LCD fixe 460 kpoints
  • Vidéo Full HD 1080p (60 i/s)
  • Super-ralentis 240 i/s (432x324)
  • Stabilisation optique
  • Poids : 589 g
  • Dimensions : 121 x 91 x 133 mm

Sortie prévue : Mars 2014
Tarif : 399€


Nouveau et innovant ? Pas vraiment.

Cliquez pour agrandir l'image
Aux vues des caractéristiques, le SP-100EE est un bridge assez classique : le capteur est un 16 Mpixels rétro-éclairé comme on en trouve sur la majorité des bridges modernes et l'optique un "banal" zoom x50 un peu plus lumineux que celui du SX50HS, mais moins que celui du nouveau Fujifilm S1. Ce zoom est épaulé par une stabilisation optique et le capteur par le nouveau processeur TruePic VII qui équipe déjà l'O-MD E-M1.
Le boîtier n'est pas sans rappeler les courbes des O-MD et dispose d'un ergonomie minimale pour un bridge un peu haut de gamme  : mode PASM, molette de réglage dédiée ou encore le report de la commande de zoom sur le fût de l'objectif.
La visée est assurée par un écran LCD fixe et un viseur haute définition. Il faudra regarder attentivement ce dernier car Olympus semble avoir pris une longueur d'avance dans le domaine des EVF. Reste à vérifier s'ils ont retranscrit leur savoir faire sur ce bridge.

Mais c'est à peu près tout, le SP-100EE ne possédant pas les derniers accessoires à la mode ou, en tout cas, ce qu'on est en droit d'espérer sur un bridge haut de gamme :
  • pas de Wifi et donc pas de NFC intégré,
  • pas de LCD mobile,
  • possibilités d'évolution faibles : pas de griffe pour flash ou de filetage pour filtre. Seule une télécommande semble être disponible (RM-UC1) et un filtre ND intégré (mais pas clairement annoncé dans les spécifications).




Viseur pour sniper ?

Cliquez pour agrandir l'image
Mais attardons nous un instant sur ce qui sort le SP-100EE du lot : son système de visée. Evidemment on retrouve les systèmes classique EVF/LCD, mais également un système de visée "point-rouge" de type reflex tel qu'on peut en voir sur les armes de guerre. A part faire plaisir au fans de Call Of Duty, à quoi peut-il bien servir ?

D'après, Olympus, je cite : " le système de visée via mire Dot Sight est d'une grande efficacité. Il vous permet de conserver votre sujet en plein champ de vision ce qui est très pratique lorsqu'il se déplace rapidement ou est très loin de vous. ...". 

Les systèmes de visée reflex sont utilisés depuis de nombreuses années pour faciliter la visée sur les armes à feu. Sur un appareil photo, on peut se demander l'intérêt d'un tel engin puisque la visée se fait immédiatement à l'écran ou au viseur : il n'y a pas de réticules à aligner.
Mais ceux qui se sont essayés à la photo de sport avec un bridge (ou un appareil à visée électronique) se sont vu confrontés à un problème inhérent à cette technologie : une visée "hachée". La raison est assez simple à comprendre car votre viseur (EVF ou LCD) se sert du capteur pour afficher une image en temps réel. Or, lors de la rafale, les images doivent être enregistrées et pour cela, après un certain temps de pose, l'obturateur doit se refermer pour finaliser l'exposition puis vider le capteur de "l'image" (je raccourci volontairement). Pendant ce laps de temps, votre visée est noire. Répétez cela au rythme de la rafale (plus elle est lente, plus c'est visible) et vous obtiendrez une visée particulièrement désagréable : généralement, on finit par perdre le cadrage de sa photo lorsqu'on suit un sujet très mobile.

En visant avec un système externe comme le Dot Sight d'Olympus, on s'affranchit de ce problème de visée hachée puisqu'on peut viser de façon fluide. Un accessoire qui semble parfait pour la photo de sport.

Mais, même si un tel système peut être enthousiasmant, il subsiste quelques interrogations et points noirs à éclaircir :
  • la parallaxe : ce système étant décalé de l'axe optique, il y aura une erreur de parallaxe liée à la distance du sujet sauf si un asservissement quelconque corrige la position du point dans le viseur en fonction de la focale utilisée.
  • comment sont gérés les déplacement latéraux de l'oeil ? Certains VPR (viseur point rouges) corrigent pour aligner la visée avec le canon, même si on regarde légèrement sur le côté.
  • l'autofocus : le point est il lié au choix du collimateur ?
  • l'autofocus : la plupart des bridges ne font la mise au point et la mesure de luminosité que sur la première image d'une rafale. Si on ne peut contrôler immédiatement que le point est fait au bon endroit, toute la rafale sera floue. De plus (mais ça touche aussi les autre bridges utilisant se mode de fonctionnement), si le sujet se déplace sur l'axe de visée, il arrivera un moment où le point ne sera plus bon.


IMAGES



Présentation Olympus SP-100EE - www.photonumeric.fr
Présentation Olympus SP-100EE - www.photonumeric.fr
Présentation Olympus SP-100EE - www.photonumeric.fr
Présentation Olympus SP-100EE - www.photonumeric.fr

Conclusion

Tout comme Samsung avec son WB2200F au design pro, l'Olympus SP-100EE propose du "classique enrobé d'une petite nouveauté". Ces ersatz d'évolutions, misant plus sur l'esthétisme ou l'ergonomie que sur la qualité d'image ou les performances, sont elles de réel arguments ou de simple tentatives marketing de se démarquer d'une concurrence déjà bien installée ?
Difficile à dire, seul la prise en mains confirmera l'intérêt du viseur du SP-100EE car c'est, de toutes façons, le seul argument en sa faveur.

Il est tout de même amusant de voir que des marques comme Olympus ou Samsung qui avaient tout misé sur l'hybride, finissent par sortir de leur ligne commerciale pour attaquer un segment que tous annonçaient comme fini il y a maintenant 5 ans. Comme on dit chez nous : "il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis" !


Voir le SP-100EE sur le site Olympus.fr


 


© photonumeric.fr 2009-2015. Tous droits réservés.Cliquez ici pour vous abonner à ce flux RSSContactez moi : eric@photonumeric.fr