Jusqu'ici, Nikon avait pris l'habitude de sortir 1 bridge sans viseur d'entrée de gamme (dans la gamme L) puis un bridge haut de gamme (dans la gamme P). Le marché du compact en chute libre et celui de l'hybride en perte de vitesse ont peut-être incité Nikon à revoir sa copie. En effet, le marché du bridge semble faire office de valeur refuge ou, en tout cas, se montre capable de résister à la déferlante smartphones. C'est donc deux bridges que Nikon vient d'annoncer : le « sage » P530 et le nouveau flagship P600.
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| | PRINCIPALES CARACTERISTIQUES | Voici un petit tableau comparatif des deux nouveaux bridges et du P520, qu'ils remplacent.
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| | | | | | Le Coolpix P530 - Un P520,5. | | Malgré des ventes tout à fait correctes de son haut de gamme 2013 (le P520), Nikon semble vouloir profiter encore un peu plus du segment des bridges, considéré par de nombreux analystes comme le seul, avec les compacts experts, capable de résister aux smartphones. Cette année, le constructeur japonais a donc décidé d'étoffer sa gamme afin de couvrir un panel d'utilisateurs plus large. Le P530 n'est donc pas le remplaçant du P520 dans la gamme, mais vient s'intercaler entre le L830 (bridge sans viseur) et le nouveau P600.
Lorsqu'on regarde les caractéristiques, très peu de points différencient le P520 du P530. Pour tenir son rang milieu de gamme, le P530 perd l'écran arrière articulé, désormais réservé au P600, ainsi que le GPS et le report de la commande de zoom.
Le P530 est légèrement moins encombrant et un peu plus léger que le P520. Il gagne également en autonomie (+20%) pour atteindre 240 photos. Cela reste tout de même très peu et assez loin des meilleurs.
L'optique est identique à celle du P520 avec un zoom x42 24-1000mm. Le capteur perd 2 Mpixels pour atteindre un « plus raisonnable » 16 Mpixels. Il est épaulé par le processeur Expeed C2 qu'on retrouve sur les bridges Nikon depuis le P500 sorti en … 2011 ! Les performances semblent donc stagner depuis plusieurs modèles. C'est d'autant plus curieux que Nikon dispose tout de même de quelques processeurs plus performants qui auraient pu trouver leur place dans un bridge, même de milieu de gamme.
Mais l'autre point surprenant, c'est la tarif du P530 : 349€. S'il reste inférieur aux bridges haut de gamme concurrents ou à celui du P600, en revanche il est nettement plus élevé que celui du P520 qu'on trouve aujourd'hui sous les 300€. Avec ses performances très similaires (sur le papier) et une ergonomie légèrement en retrait, il aura du mal à faire son trou face au modèle 2013. Il y a fort à parier que le P520 disparaisse rapidement du paysage pour laisser le champ libre au P530.
A mon humble avis, et en prenant le pari que ce P530 offrira les mêmes images que le P520, l'acheteur potentiel aura tout intérêt à se tourner vers ce dernier pour profiter de l'écran orientable (plus grand !) et d'un tarif plus doux.
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| | | | Le Coolpix P600 - Nouveau ou presque. | Nikon inaugure ici une « nouvelle gamme » : les P6xx. On peut le considérer comme le remplaçant officiel du P520 pour venir chapeauter la gamme 2014.
La principale évolution concerne l'optique qui atteint x60 avec un 24-1440mm dans l'air du temps. La formule optique évolue donc et intègre 5 lentilles à faible dispersion dont une Super ED. Ca ne sera pas de trop pour éviter les défauts optiques sur une telle amplitude. Malheureusement, une optique aussi longue se paye sur sa luminosité : f/3.3-6.5. C'est bien souvent le gros défaut des bridges qui associé à un petit capteur, donnent des résultats mitigés lorsque la lumière vient à manquer.
Le P600 embarque le même capteur 16 Mpixels que le P530 mais également le processeur vieillissant Expeed C2. Les performances sont donc identiques à celle du modèle milieu de gamme. On peut tout de même noter la présence du « Focus Peaking » qui permet de mettre en évidence les zones de fort contraste (les plus nettes en somme) afin de facilité la mise au point manuelle.
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| Mais que propose donc le P600 pour justifier un écart de prix conséquent ?
En premier lieu, on retrouve l'écran articulé comme sur le P520. Il est légèrement plus petit mais bénéficie d'une nouvelle dalle RGBW (Red, Green, Blue, White). L'insertion de pixels blancs permet d'améliorer significativement la luminosité de l'écran. Nul doute que cela sera utile lors des prises de vues en plein soleil.
Le deuxième atout du P600 sur son petit frère, c'est la présence du Wifi intégré. Partage facilité ou prise de contrôle à distance via un smartphone, voilà des arguments en la faveur du nouveau Nikon. De même, la possibilité d'utiliser le GPS de son smartphone pour « géotaguer » ses images compense en partie l'abandon du GPS intégré.
Le P600 conserve également le report de la commande de zoom sur le fût de l'objectif. Dommage qu'elle ne soit pas associée à un sélecteur de mise au point comme sur le FZ200.
Dernière grosse différence : la batterie. Le P600 embarque une nouvelle batterie EN-EL23 de 1850 mAh sous 3,8V. Soit une puissance de 7,1Wh. Un très net progrès par rapport à la EN-EL5 (1100 mAh sous 3,7V soit 4,1 Wh) et donc une autonomie rallongée de près de 65% avec 330 photos. On se rapproche de la moyenne des bridges de même catégorie.
Mais c'est à peu près tout. Malgré un tarif haut de gamme, le P600 est loin d'offrir les possibilités de ses principaux concurrents (Panasonic FZ200, Canon SX50HS, Fujifilm HS50EXR). Encore une fois Nikon boude le RAW aux amateurs éclairés. Le processeur « ancien » n'en est pas la raison puisqu'il équipe également les compacts experts de la gamme « P ». Les possibilités d'évolution sont toujours aux abonnés absents : pas de filetage pour filtre, pas de griffe pour flash et pas de pare-soleil.
Ah si, j'allais oublier. Il sera disponible en noir ou rouge contrairement au P530 qui ne sera disponible qu'en noir. Une différence de premier ordre … (Nota : moi j'aurais fait l'inverse).
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| | | | Conclusion | Nikon semble vouloir « imiter » la structure des bridges Panasonic : une entrée de gamme sans viseur, un appareil milieu de gamme et un bridge haut de gamme. Mais les différences avec la gamme précédente sont assez restreintes et le P530 aura du mal à trouver son public tant que le P520 sera disponible. Le P600, quant à lui, se retrouve face à une concurrence bien implantée et qui a su séduire par des fonctionnalités expertes. A part son zoom x60, n'est-il pas finalement, un peu trop sage ?
Voir le Coolpix P530 sur le site Nikon.fr
Voir le Coolpix P600 sur le site Nikon.fr |
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