Le FZ1000 - Le Saint Graal des bridges à portée de porte-monnaie ?



 

Cela fait des années que les utilisateurs de bridges réclament un grand capteur et un zoom correct. Sony les a écouté avec son RX10, mais à quel prix ! Panasonic nous propose donc un bridge haut de gamme qui pourrait bien être le fameux "Saint Graal" tant attendu. Le Lumix FZ1000 est plein de promesses.

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Les promesses

A voir les caractéristiques de cet appareil, il semble bien que l'on soit en présence du fameux mythe.

  • Capteur 1" CMOS de 20 Mpixels
  • Processeur Venus Engine
  • Zoom 25-400mm (eq. 24x36)  f/2.8-4.0 Leica DC Vario Elmarit.
  • Objectif 15 éléments en 11 groupes. - 5 lentilles asphériques
  • Stabilisation 5 axes (sauf en 4K)
  • Autofocus à motorisation linéaire. Mise au point en 0.09 seconde.
  • Démarrage en moins d'une seconde
  • Vidéo 4K
  • Technologie autofocus DFD
  • Viseur électronique de 2.36 millions de point - 0.39"
  • Ecran LCD 3" de 920 kpoints
  • Rafale à 12 images / seconde
  • Wi-Fi, NFC
  • Focus peaking
  • Bague de zoom manuelle
  • RAW

Prix : 899€
Disponibilité : Juillet 2014

Une ergonomie haut de gamme

Cliquez pour agrandir l'imageLorsqu'on fait le tour du propriétaire, on voit que l'on est plus en présence d'un nouveau boîtier que d'un remplaçant du FZ200. Une stratégie commerciale intéressante mais dangereuse. Intéressante car elle laisse le FZ200 continuer à dominer le segment des bridges grand-public. Dangereuse car, en terme de performances, un tel boîtier risque de faire de l'ombre à la gamme G. Dangereuse encore car un tarif trop élevé risque de faire fuir les utilisateurs de bridges historiquement fidèles à Panasonic.

Mais ne boudons pas notre plaisir de voir un nouveau boîtier capable de relancer l'intérêt pour les bridges et, surtout, capable de faire de belles images.
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Viseur HD et détecteur oculaire 

Nous attendions ça depuis longtemps : un grand viseur haute définition. Car si celui du FZ200 est déjà parmi les mieux définit, il est reste vraiment petit. L'ajout du détecteur oculaire est également une excellente nouvelle : quand on y a goûté, difficile de s'en passer.

Bague de zoom "manuelle"

Encore une doléance des utilisateurs de bridge, orphelins depuis le FZ50 chez Panasonic et que les Fuji HS ou X-S1 n'ont pas convaincu. Cette dernière ne semble pas être mécanique mais, comme sur les bridges Sony, motoriser le zoom ou la mise au point. Même si c'est clairement plus pratique que le simple levier de zoom classique, reste à voir sa vitesse : il est toujours désagréable de devoir patienter plusieurs secondes pour attendre le bout de range.
On notera la présence d'un commutateur pour la stabilisation : pratique lorsqu'on est sur trépied.

Sélecteur mécanique de mode de prise de vues.

Même si les raccourcis d'un FZ200 avaient déjà rendu la chose simple, un sélecteur mécanique améliore encore le passage d'une prise de vue "vue par vue" à la rafale ou au retardateur. L'accès direct au bracketing est salvateur quand on connaît la méthode retenue sur le FZ200 (caché au fond du menu).

Touches Fn et accès direct à la vidéo.

Les touches programmables ce sont démocratisées, de même que la touche direct pour l'enregistrement vidéo.

Une couple objectif/capteur homogène

    
On critique souvent l'optique des bridges pas assez lumineuse, mais on apprécie sa polyvalence. Technologiquement, il est compliqué de faire une optique longue et lumineuse, surtout si on veut lui associer un grand capteur.
Sony a tenté "le bridge ultime" avec son RX10. Mais, même si on fait abstraction du prix, difficile de séduire un public habitué à la course au zooms démesurés des bridges avec un "pauvre" 24-200mm.

Le FZ200 avait réussi l'exploit de l'ouverture constante et un zoom tout à fait convenable. Je pense que c'est ce qui en a fait son succès.
Mais nous ne sommes jamais content et le petit capteur a tout de même ses défauts :
  • une montée en ISO assez médiocre
  • une grande profondeur de champ
  • une qualité d'image correcte mais sans plus, interdisant la plupart du temps, les recadrages.

Panasonic a donc peut être trouvé le bon compromis : un zoom glissant mais qui reste lumineux. Seul un petit diaphragme sépare les grand-angle du téléobjectif.
Cette optique glissante, permet un zoom peu encombrant tout en lui associant un grand capteur.

L'objectif dispose d'une stabilisation optique 5 axes malheureusement absente (3 axes tout de même) en 4K.






L'AF, le point noir des bridges.


Le mise au point sur le FZ1000 fait un bond en avant dans ce segment . Le première amélioration vient de la motorisation : un moteur linéaire. Cette technologie est utilisé par Fuji (optiques LM) ou encore Canon dans ses objectifs STM. C'est une motorisation rapide, silencieuse et douce.

L'autre amélioration, et pas des moindres, vient de l'intégration de l'algorithme de mise au point DFD. Le DFD est la technologie de mise au point récente qui équipe l'hybride haut de gamme de Panasonic : le GH4 .

Historiquement, et contrairement au reflex, l'AF qui équipe les compacts, les bridges et les hybrides est un AF à mesure de contraste (CDAF). Il est précis mais lent car obligé de "tâtonner" pour trouver la zone de contraste la plus forte (il ne la connaît que lorsqu'il l'a dépassé). Pour palier à cette lenteur, divers algorithmes et technologies sont venus agrémenter nos boîtiers avec plus ou moins de réussite. Actuellement l'autofocus hybride qui équipe le HS50EXR, le F900EXR est les derniers reflex Canon est très convainquant. Mais il oblige à utiliser des photosites spécifiques sur le capteur : c'est coûteux et pas encore au niveau des autofocus de reflex.

Panasonic n'a donc pas suivi cette voie mais a développé un algorithme, le DFD (Depth From Defocus) pour son haut de gamme GH4. Cet algorithme utilise des informations issues de l'objectif, ou plutôt des "mesures de flou" faites en usine. Plutôt que de chercher la plus forte zone de contraste par itérations successives (c'est ce qui rend l'AF de contraste lent), il suffit de déplacer d'un coup le groupe de mise au point au plus près de la zone nette puis de peaufiner avec la mesure de contraste. Le DFD prend donc une série d'images très rapidement puis les compare à la base de donnée de "flous" de l'objectif. Ainsi, l'appareil sait de combien il doit déplacer le groupe de mise au point et surtout dans quel sens, comme pour la mesure de phase (PDAF).

Illustration :

Technologie Autofocus DFD - www.photonumeric.fr
Ce schéma montre bien la lenteur du CDAF lié aux itération successive
pour rechercher la zone de contraste la plus élevée.


Technologie Autofocus DFD - www.photonumeric.fr


Une petite vidéo encore plus claire :




NOTA :
  • PDAF = Phase Detection AutoFocus - Celui qui équipe les reflex
  • CDAF = Contraste Detection AutoFocus - Celui qui équipe la majorité des autres appareils (je passe sur le télémétrique).

Un boîtier au goût du jour, mais ...


Le FZ1000 embarque tous les derniers raffinements :
  • le focus peaking (aide à la mise au point manuelle) qui devrait être très pratique associé à la bague de mise au point,
  • le Wifi et le NFC qui permettent le transfert sans fil et le pilotage du boîtier,

En ce qui concerne la vidéo, c'est le seul bridge à proposer la vidéo 4K. Même si je reste circonspect de l'utilité d'une telle fonctionnalité (notamment parce que peu de personnes sont équipées pour la lire), on ne peut qu'applaudir Panasonic qui est le seul à proposer un "camescope" 4K sous la barre symbolique des 1000€.

Le FZ1000 pourrait donc être orienté vidéo et venir épauler des appareils plus pointus (GH4, Reflex, ...). On notera tout de même une absence de taille pour le vidéaste : la sortie casque.

Et la qualité d'image ?


Même s'il n'est pas encore disponible, les pré-série ont déjà été envoyées aux gros sites spécialisés. Le site dpreview.com a donc ajouté le FZ1000 à sont outil de comparaison en ligne.

C'est ICI.

On peut y voir que le FZ1000 se comporte très bien sur la montée en ISO, même s'il reste clairement en deçà des capteurs plus grands (notamment reflex).

Autres images

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Quelques vidéos de présentation

Vidéo de présentation



Film promotionnel



Vidéo 4K



Conclusion

Ce nouveau FZ1000 est vraiment bien alléchant. Il semble clairement vouloir détrôner le RX10 de sa place de leader. Proposé à un tarif 300€ inférieur, il pourrait bien y arriver rapidement. Toujours est-il que débourser près de 900€ pour un bridge n'est pas à la portée de tout le monde et qu'à ce tarif, il est facile de trouver un reflex équipé d'un trans-standard dont l'AF et la qualité d'image seront supérieurs.
Personnellement, je me pose la question du 4K. Un format qui tend à se démocratiser mais que peu d'entre-nous peuvent exploiter. Je pense que nous somme nombreux à faire la grimace en voyant le prix de cette option que nous pourrons lire sur nos téléviseurs quand notre appareil sera largement dépassé.
Cela dit les améliorations qu'apportent le FZ1000 préfigurent un nouveau segment de bridge très haut de gamme et devraient balayer la mauvaise réputation de ces boîtiers.
Mais la recherche de valeur des constructeurs en visant le haut de gamme est à double tranchant et risque fort de détourner les utilisateurs d'un produit grand-public. Ceux qui n'auront pas la patience d'attendre une baisse de prix auront vite fait d'aller voir ailleurs (hybride ou reflex) et ne reviendront sans doute pas vers le bridge. Messieurs du marketing, la balle est dans votre camp.


 


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