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Présentation | Les bridges haut de gamme comme le Fuji HS20, ont une fourchette de prix comprise entre 400€ et 500€. Sur le papier, ce sont des appareils exceptionnels. Dans la vraie vie, ils se montrent tout à fait convaincants, mais peuvent décevoir les plus exigeants : piqué moyen, réactivité médiocre, gestion du bruit, etc ... Lors du choix, on voit souvent les même questions revenir : "bridge haut de gamme ou reflex entrée de gamme ?". Vu les tarifs, la question peut raisonnablement se poser. Bien qu'il soit plus performant qu'un bridge, un reflex d'entrée de gamme est beaucoup moins polyvalent. A tarif équivalent, il dispose d'une focale courte (souvent 18-55) et n'offre généralement pas la vidéo. Lorsque cette dernière n'est pas primordiale, pourquoi ne pas se "créer un gros bridge" en lui associant un zoom trans-standard 18-2xx ? Comme pour les bridges, ces objectifs imposent des compromis en qualité d'image, en encombrement et en luminosité. Si les tarifs en neuf font grimper la facture pour avoisiner les 1000€, en revanche le marché de l'occasion regorge de reflex loins d'être démodés à des tarifs tout à fait intéressants. Quelques exemples relevés sur Le Bon Coin :
- Pentax K-x + 18-200 + Carte mémoire + Housse + Chargeur : 440€
- Sony A200 + Sigma 18-200 + Carte mémoire + Housse + Chargeur : 400€
- Nikon D3000 (250€) + Tamron 18-250 (200€) : 450€
Comme le montrent ces exemples, les tarifs se valent. Mais que vaut un bridge haut de gamme face à un des ces couple ? J'ai donc réalisé quelques essais pour essayer de répondre à cette question avec un Sony Alpha 200 équipé d'un Tamron 18-250. |
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Caractéristiques techniques |
Marque |
FUJI Finepix HS20EXR |
Sony Alpha 200 |
Année de sortie |
2011 |
2008 |
Résolution |
16 Mpixels |
10 Mpixels |
Type de capteur |
CMOS BSI (Back Side Illuminated) EXR |
CCD |
Taille du capteur |
1/2 pouces - 6.4 x 4.8 mm |
APS-C - 23.6 x 15.8 mm |
Zoom optique |
Manuel x30 : 24mm - 720mm (22-660 mesuré) |
Manuel x13.8 : 18mm - 250mm (Tamron AF 18-250 mm f/3,5-6,3 Di II LD IF MACRO) |
Ouverture |
24mm:f/2.8-f/11 - 720mm-f/5.6-f/11 |
18mm:f/3.5-f/22 - 250mm-f/6.3-f/22 |
Facteur crop |
5.71 (5.23 calculé) |
1.5 |
Stabilisation |
Déplacement du capteur + stabilisation numérique |
Déplacement du capteur |
Mise au point |
AF (detection de contraste) + Bague de MAP manuelle |
AF (detection de phase) + MAP manuelle |
Sensibilités |
Auto, 100, 200, 400, 800, 1600, 3200, 6400, 12800 - Auto(400), Auto(800), Auto(1600), Auto(3200) |
Auto, 100, 200, 400, 800, 1600, 3200 |
Vitesse obtu. mini |
30s |
30s + Bulb |
Vitesse obtu. maxi |
1/4000s |
1/4000s |
Rafale |
11 i/s - (16 vues en 8Mp - 32 vues en 4Mp) - 8 i/s limité à 8 vues en 16Mp |
3i/s (6 vues à vitesse max en RAW+JPEG, illimité en JPEG) |
Mesure d'exposition |
TTL 256-zones |
40 ségments en nids d'abeille |
Vidéo |
Resolution maxi : 1920x1080 (FullHD) - Resolution mini : 320x112 |
/ |
Cartes mémoires |
SD-SDHC-SDXC |
MS, MS Pro Duo, CF I/II |
Écran LCD |
Orientable 3 pouces - 460 000 pixels - Couverture 97% |
Fixe 2.7 pouces - 230 000 pixels |
Format de fichier |
JPEG, Raw (RAF) |
JPEG, RAW (ARW) |
Alimentation |
4 piles AA |
Batterie NP-FM500H |
Dimensions |
cf le paragraphe Encombrement |
cf le paragraphe Encombrement |
Poids |
cf le paragraphe Encombrement |
cf le paragraphe Encombrement |
Prix |
400€ (prix moyen sur le net) |
env. 400-450€ en occasion (boitier+objectif) |
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| Tableau récapitulatif |
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La première grosse différence concerne la taille et le poids : le HS20 est plus petit et moins lourd que l'A200. Le kilo du couple A200+18-250 se fait sentir et nécessite une courroie confortable. Le poids plus contenu du HS20 est tout à fait acceptable avec la courroie livrée (plus confortable que celle du HS10).
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Ergonomie | La finition est assez similaire. Les plastiques sont globalement de qualité moyenne et le grip confortable. Contrairement à bon nombre de bridges, le HS20 dispose de beaucoup de touches de raccourci, comme le reflex. Je les trouve mieux agencés sur le HS20 que sur l'A200. L'A200 ne permet pas la visée à l'écran (LiveView), son écran LCD ne bascule donc pas comme sur le HS20. Le viseur optique du reflex est bien plus agréable que l'EVF du HS20 : plus lumineux, meilleur dégagement oculaire, ...
La désactivation de la stabilisation et le passage en MAP manuelle est plus pratique sur le reflex : via des boutons sur l'A200 alors qu'il faut passer par les menus sur le HS20. |
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Performances | Protocole :
- Mode A
- AF centre
- BdB Auto
- 100 iso
- Mesure Multizone
- Trépied + Télécommande
Les clichés de chaque série ont été pris au même endroit en essayant de respecter le cadrage sur les 2 appareils.
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Début de range - HS20 : 70mm - A200 : 50mm |
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Conclusion en début de range | Le Tamron présente un défaut de piqué sur la gauche de l'image. Bien qu'il se résorbe lorsqu'on ferme la diaphragme, le couple reflex+trans-standard ne fait pas mieux que le HS20. On notera toutefois la vitesse d'obturation beaucoup plus élevée du reflex dans les même conditions que le HS20.
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Milieu de range - HS20 : 130mm - A200 : 100mm |
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Conclusion en milieu de range | Le Tamron reste mou à pleine ouverture ce qui nécessite de fermer vers f/8 pour obtenir un meilleur piqué. Il n'y a qu'à partir de cette ouverture qu'on obtiens un piqué supérieur au reflex. Bien que la fermeture entraîne une réduction de la vitesse d'obturation, le reflex reste toujours au moins 2 fois plus rapide que le bridge.
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Milieu de range - HS20 : 240mm - A200 : 250mm |
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Conclusion en fin de range | Comme précédemment, le Tamron est toujours mou face au HS20 sauf si on ferme le diaphragme.
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Bilan sur le piqué | Le HS20 se montre à la hauteur du couple reflex+trans-standard. Le piqué est sensiblement similaire sur les 2 appareils. Le reflex conserve tout de même une marge de manoeuvre appréciable sur le diaphragme puisqu'il semble être beaucoup plus sensible que le bridge.
Parenthèse concernant la distorsion : le Tamron montre une distorsion assez prononcée alors que celle du HS20 est mieux contrôlée. Il faut toutefois noter que le RAW étant bien plus accessible que sur le HS20, ce type de distorsion peut être facilement corrigée en post-traitement. |
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Gestion du bruit numérique |
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| 100ISO |
| | 200ISO |
| | 400ISO |
| | 800ISO |
| | 1600ISO |
| | 3200ISO |
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| 100ISO |
| | 200ISO |
| | 400ISO |
| | 800ISO |
| | 1600ISO |
| | 3200ISO |
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Bilan sur le bruit | Le reflex gère bien mieux la montée en ISO que le bridge. Comme l'a montré le précédent test, le reflex, grâce à son grand capteur, semble plus sensible que le bridge. On aura donc moins besoin de monter en ISO. Gros avantage au reflex dans ce domaine. |
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Réactivité | Test effectuée en mode P, réglages standard et JPEG seul. |
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| HS20 |
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| A200 |
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Bilan sur la réactivité | Au niveau du simple temps de réponse au déclenchement et de l'enchaînement des clichés, le reflex domine largement le bridge. En moyenne, on peut enchaîner un cliché toutes les 0.7s sur l'A200 contre 1.1s au mieux sur le HS20. De plus, l'A200 conserve cette cadence en RAW+JPEG. Bien qu'il soit plus lent en rafale (3 i/s), l'A200 peut maintenir cette cadence tant que la carte n'est pas pleine. Il n'y a donc pas d'immobilisation pendant plusieurs secondes comme sur le HS20 lors de l'enregistrement de la rafale. L'AF par détection de phase et aussi beaucoup plus rapide et précis que l'AF par détection de contraste du HS20. Seule la motorisation "poussive" du Tamron vient pénaliser l'auto-focus lors des mise au point importantes. Les derniers trans-standards comme le Tamron 18-270 PZD devraient être bien plus rapides.
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La perte de focale du bridge peut-elle être compensée par un recadrage de l'image issue du reflex? | Pour ce test, j'ai pris 2 clichés à fond de focale avec les 2 appareils. J'ai ensuite recadrer l'image de l'A200 pour qu'elle corresponde à celle du HS20. Pour la comparaison, j'ai redimensionné les 2 images en A4/300Dpi, 10x15/300Dpi et 800x600 pour un affichage web. |
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| Originale HS20 |
| | Originale A200 |
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Bilan sur le recadrage | Pour un tirage papier, le piqué du Tamron et les 10Mp de l'A200 ne sont pas suffisants pour compenser le zoom énorme du HS20. Il n'y a que pour un affichage web ou le reflex fait "aussi bien". Ce test mériterai d'être approfondie avec un reflex de 12 ou 14 Mpixels. |
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"Dans la vraie vie" | Pour terminer, quelques images comparative "dans la vraie vie" redimensionnées pour un affichage web 800x600. Nota : les différences de focales observables sur ces images sont dues, en partie, au champ de vision plus réduit du viseur de l'A200 (95%).
Cliquer sur l'image pour agrandir |
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Conclusion | Finalement le HS20 s'en sort plutôt bien face au couple A200+Tamron 18-250. Il délivre des images plus piquées dés la pleine ouverture. Le reflex comble son retard grâce à une plus grande sensibilité qui permet de fermer le diaphragme pour augmenter le piqué. Ce dernier reste cependant très performant :
- il est beaucoup plus réactif que le HS20,
- les images me semblent plus contrastées sur le reflex et la gestion de l'exposition bien meilleure,
- l'A200 offre une meilleure gestion de la montée en ISO.
Pour le photographe amateur, le HS20, comme la plupart des bridges haut de gamme, suffit amplement. Sa polyvalence est son principal atout. Pour le photographe plus exigeant, un reflex équipé d'un trans-standard est une bonne alternative pour sortir "léger". Le reflex conserve comme principal atout une grande réactivité et laisse, surtout, d'énormes possibilités d'évolution. Il faut bien conserver à l'esprit que les trans-standards sont des zooms à compromis. Même un objectif de kit (18-55) est généralement supérieur au niveau du piqué. Il est vraisemblable que pour compenser le zoom du HS20 par un recadrage, un reflex 12 ou 14 Mpixels s'en sortirai mieux.
Nota : étrangement, le défaut de piqué observé sur le Tamron lors du test de piqué a disparu lors des shoots IRL. Un mystère de plus ... |
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