Les fausses bonnes idées - N°2 - Les fausses bonnes affaires du web

 



Fausse bonne idée n°2 :
Soldes, offres éclaires, marché gris : les faux bons plans du net.



Le web a radicalement changé notre façon de consommer. Chiner, comparer mais surtout acheter n'a jamais été aussi simple. En un clic, vous dépensez une petite fortune sans même avoir à sortir votre portefeuille. Cette dématérialisation des achats n'est pas sans risques et nul besoin d'un vendeur plein de bagou pour se faire attraper au tournant d'une page web.
Les soldes battent leur plein depuis le 24 juin et nombre d'entre nous attendaient avec impatience ces périodes synonymes de bas prix et autres bonnes affaires. Mais la méfiance est de mise car les e-commerçants vont vous asséner de mails et de bannières quotidiennes plus alléchantes les unes que les autres. Et il n'y a pas que les soldes : ventes flash, enchères et autres offres éclair pullulent toute l'année sur le net. Ces affaires sont-elles aussi bonnes qu'elles en ont l'air ? Essayons de faire le point.


    

Soldes, ventes flash, offres éclairs, …

Ces ventes jouent sur le côté temporaire de l'offre et l'inévitable et irrépressible pulsion du fouineur à ne pas vouloir passer à côté d'une bonne affaire. Les soldes sont réglementées et limitées dans le temps. Les ventes flash et les offres éclairs sont nettement plus floues vis à vis de la réglementation.
Si certaines de ces ventes sont tout à fait correctes, nombre d'entre elles sont nettement plus pernicieuse. L'astuce est simple : utiliser un prix de référence différent de celui normalement pratiqué par le commerçant. Ce faisant, la ristourne est bien plus tape à l'oeil et titille la corde sensible du dénicheur de bonnes affaires. Il faut savoir que les constructeurs baissent régulièrement leur prix de vente ce qui permet aux commerçants de baisser (ou pas) leur tarifs tout en conservant une marge respectable. Il est donc normal que le tarif d'un produit évolue à la baisse avec l'âge. Cette baisse peut être rapide ou plus contenue selon le produit. Par exemple, le prix d'un reflex expert Canon baissera nettement moins vite qu'un bridge d'entrée de gamme Fujifilm.
Certains marchand n'hésitent pas à profiter de cette baisse pour afficher des ristournes record alors qu'ils vendaient le produit à un tarifs pas si différent quelques jours auparavant.

La parade est pourtant simple : il suffit de faire un tour sur les comparateurs de prix ou les sites concurrents pour se faire une vraie idée du « prix de la rue ». On voit ainsi immédiatement si c'est une affaire en or ou un simple placebo.

Un exemple très récent vu sur Amazon : en Offre éclair du 18/05/2015, le Pentax K-3 + 18-55 + 55-200 y est proposé à 935€ soit une remise affichée de -40% sur un prix de référence de 1549€. Ce prix de référence est le prix de vente conseillé (PVC) par le constructeur à la sortie du produit ( fin 2013 pour le K-3). Or, il ne correspond pas au prix actuel. Si on regarde sur un site concurrent comme Digit-Photo, il est affiché à 1109€. Par rapport au prix « de la rue », la ristourne n'est « que de » 16%. Un chiffre nettement plus réaliste.
Cet exemple fait tout de même office d'exception car c'est vraiment une bonne affaire. Reste que la pratique est un peu trompeuse même si on est gagnant au final. Vous tomberez plus souvent sur des fausses promotions qui auront pour seul but de vous faire acheter sur ce site et pas le concurrent.

Nota
Sur les offres éclair d'Amazon vous trouverez trois prix :
  • le prix barré : c'est généralement le PVC public,
  • un « prix » : généralement le dernier prix la veille de l'offre éclair (pas forcément le meilleur du web à cette date),
  • le « prix promo » : celui de l'offre éclair.
C'est bien ce dernier qu'il faut comparer avec les sites concurrents.

Les comparateurs de prix

Nous venons à l'instant d'en parler, mais les comparateurs de prix révèlent leur lots de petites surprises. Sachez tout d'abord que ce sont les commerçants qui envoient leurs tarifs. La majorité des CMS (Content Managment Software – le logiciel de gestion d'une e-boutique) sont capables de le faire automatiquement. Mais le e-commerçant peut très bien réaliser cette opération manuellement. Dès lors, des erreurs (volontaires ou non) peuvent apparaître : mauvaise référence, mauvais prix, produit hors stock, …

Il y a aussi plusieurs moyens pour un comparateur de prix de se faire rémunérer. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais lorsqu'il renvoie vers un site marchand, ce dernier paye une somme au comparateur de prix. Mais lorsque vous affichez la page de résultat, les offres « pertinentes » (affichage par défaut la plupart du temps) sont les première que vous voyez – offre sponsorisées (annonces) ou mise en avant « payante » – mais pas forcément les meilleures.

La parade est simple : classez systématiquement par ordre de prix croissant.

Attention également au marché gris qui peut être présent sur le comparateur de prix. Par exemple Purina Digital que l'on peut voir sur Idéalo.fr ou ValueBasket que l'on voit régulièrement sur Google Shopping.
D'ailleurs Google Shopping, qui apparaît en haut de page lorsque vous recherchez un produit via Google, est un comparateur de prix qui met clairement en avant les liens sponsorisés. Soyez prudent.



 

En stock !

Commençons par cette expression que vous recherchez avec avidité pour recevoir votre précieux dans les meilleurs délais. Si on écarte les machines de guerre comme Amazon, dont le logiciel de gestion ferait pâlir n'importe quel gérant de supérette, la majorité de la gestion de stock est une opération humaine. Rien n'empêche donc un e-commerçant de vous affirmer qu'il a en stock le fameux objectif f/1.4 que vous convoitez depuis plusieurs mois et pour lequel vous avez reçu le feu vert de votre « ministre des finances » (feu vert qui, nous le savons d'expérience, peut disparaitre aussi vite qu'il est arrivé pour diverses raisons …).

Vous sautez donc le pas et validez cette commande aussi « vitale » pour vous qu'onéreuse et totalement futile pour votre bien aimé(e). C'est là que le piège se referme. Après les mails d'usage vous informant que votre commande est « en cours de préparation » et le débit de votre carte bancaire, c'est le calme plat. Après quelques jours d'attentes, vous vous décidez à écrire au service client, qui vous informe d'un « léger délai d'approvisionnement bien indépendant de sa volonté ».  Colère, chagrin, honte de vous être précipité, vous passez par plusieurs phases plus ou moins longues qui vous minent le moral. Généralement votre ministre des finances enfonce le clou avec l'expression assassine : « j'te l'avais dit ! ».
Il ne vous reste plus qu'a prendre votre mal en patience avec philosophie ou bien annuler cette maudite commande quitte à devoir affronter une montagne de problèmes pires que la maitrise de l'hyperfocale.

« Ils le font exprès ! », me direz-vous. Et bien oui et non. Cette technique « d'hameçonnage » a fait couler plus d'un site et mis a mal les portefeuilles de pas mal de clients. Mais si certains sites véreux en ont profité pour extorquer quelques pigeons, d'autres se contente de jouer sur un stock en flux tendu pour ne pas avoir à dégager de trésorerie. Dès lors que l'approvisionnement pêche, soit par un défaut du fournisseur ou par une mauvaise gestion du e-commerçant, c'est la cata.

Je ne blâme personne, car il peut y avoir des millions de raisons pour que la machine s'enraille. Je vous invite cependant à ne pas prendre systématiquement pour argent comptant les informations de stock que vous voyez sur les sites marchands. Il faut avoir en tête que cela peut mettre du temps et les tarifs pratiqués par certains e-commerçants sont à ce prix.

Les fausses enchères

Attention, je ne vous parle pas ici d'eBay, leader mondial de l'enchère sur internet, mais de sites qui vous promettent du -90% sur du high-tech neuf. La méthode ? Des pseudos enchères pour lesquelles vous devez miser des « jetons ». Jetons offerts gratuitement à l'inscription puis, une fois rapidement écoulés, payants par la suite.

Ce type d'escroquerie arrive souvent dans votre boite mail sous la forme d'un faux article de presse – « On vous prouve comment acquérir un Iphone 6+ pour 30€ » – ou de témoignages bidons.
Fuyez ! Il n'y a pas de plus grands gagnants sur ces sites que les fondateurs eux-même.

« Prudence est mère de sureté ». Il convient d'être vigilant, particulièrement pendant la période des soldes. Si les bonnes affaires sont vraiment au rendez-vous, il y a tout de même pas mal d'entourloupes qu'il est assez simple d'éviter :

  • un prix trop alléchant doit vous faire « tilter », dans le sens prudent du terme.
  • comparez, comparez, comparez ! Sur les sites concurrents ou via un comparateur dans lequel vous avez confiance. Personnellement j'utilise Idealo.fr que je trouve assez juste et bien mis à jour.
  • regardez toujours qui est le vendeur : « Vendu par…, expédié par … ». C'est le gage de recevoir un produit européen, garanti et d'avoir un interlocuteur connu.
  • si vous êtes pressé, achetez en boutique. Il est de plus en plus courant de pouvoir contrôler le prix sur le net puis d'acheter en magasin. C'est ce qu'on appelle le cross-canal.
  • ne vous attendez pas à trouver du matériel photo récent à prix massacré lors des soldes : la mode est nettement moins fluctuante et les stocks beaucoup plus tendus que dans le domaine du prêt à porter.

 
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